Les Saules (Salix sp.) : un auxiliaire idéal pour l’ingénieur biologiste
Capables de reproduction végétative et d’une
croissance rapide, présentant un
développement racinaire efficace en terme d’encrage dans le sol, une
capacité de régénération surprenante suite à diverses perturbations d’ordre physique (brisure ; déchaussement partiel ; écorçage ; etc.),
supportant des périodes d’immersion fréquentes et parfois prolongées,
le genre Salix est un auxiliaire idéal pour l’ingénieur biologiste, concepteur d’ouvrages. Du moins en ce qui concerne la majorité des espèces.
De plus,
le caractère pionnier très affirmé de toutes les espèces de saule leur permet de coloniser des substrats parfois très grossiers et pauvres en éléments nutritifs. A ses qualités d’ordre physiologiques et autécologiques s’ajoutent des
avantages physiques utiles à la construction, puisque la
souplesse des branches est indispensable dans la mise en place de certaines techniques (p. ex. le tressage), et permet aux ouvrages de bien supporter les phénomènes de crue par exemple. On comprend donc aisément l’utilisation massive de différentes espèces de saules dans la réalisation des techniques végétales. Ce d’autant que
les saules constituent des composantes fondamentales des forêts riveraines et que la grande majorité des applications sont réalisées dans des contextes de cours d’eau.
De quoi s’étonner que certains détracteurs qualifient le génie végétal de monoculture de saules. Comme dans la nature, les espèces pionnières sont les premières à s’installer suite à une perturbation. L’aspect monocultural existe aussi sur un banc de gravier déposé relativement récemment par les crues et colonisé par les saules qui forment peu à peu des fourrés denses, parfois sur de grandes surfaces. Mais ce stade est transitoire puisque peu à peu, le phénomène de succession écologique va s’opérer et que
d’autres espèces vont progressivement coloniser le site s’il reste stable, jusqu’à faire disparaître les espèces pionnières. Il en va de même pour un aménagement de génie biologique, pour peu que le concepteur ait prévu des conditions suffisantes (pente de berge pas trop inclinée notamment) pour permettre ce phénomène de succession.
La diversification des espèces ligneuses : un gage de qualité pour la pérennité des ouvrages
De plus en plus, lorsque les techniques mises en œuvre le permettent et que les conditions locales le justifient,
la diversification des espèces ligneuses utilisées est hautement recommandée. Certaines techniques se prêtent particulièrement à la diversification (p.ex. les lits de plants et plançons) mais sinon, de simples plantations peuvent accompagner d’autres techniques pour remplir cette fonction.
Les espèces utilisées peuvent être très variées, pour peu qu’elles soient compatibles avec les conditions stationnelles, les fonctions de l’ouvrage et que le site d’implantation corresponde à la leur distribution géographique naturelle.
Les espèces herbacées : un complément indispensable aux espèces ligneuses
Les espèces herbacées revêtent également une importance toute particulière,
notamment les graminées et les légumineuses, puisque pratiquement tous les chantiers font l’objet d’un ensemencement qui lui aussi, accompagne le plus souvent d’autres techniques.
D’autres espèces dicotylédones sont également utilisées, aussi dans un souci de diversification, mais surtout pour répondre à des conditions de croissance parfois extrêmes, dans certaines situations.
Critères de choix des végétaux
Critères de choix des végétaux utilisables en génie végétal en rivières de montagne :
Physiologie adaptée aux conditions bioclimatiques (étages montagnards, subalpins et alpins)
Taux de reprise élevé et résistance à la sécheresse
Plantes indigènes, fréquentes et structurantes dans les écosystèmes riverains
Résistance mécanique aux perturbations
Disponibilité sur le marché pour la majorité des espèces (sauf le genre Salix)