De l’enrochement...
L’
occupation humaine a toujours été importante à proximité des cours d’eau, de par les services que ces derniers pouvaient offrir. La présence de la rivière engendre également des contraintes comme l’
érosion qui peut venir saper les berges et
menacer des enjeux humains installés initialement en recul des berges. Pour lutter contre cette érosion et afin de protéger les biens et infrastructures menacés, des
protections de berges sont ainsi fréquemment mises en place.
Ces aménagements, souvent réalisés avec des matériaux minéraux, sont construits sur des zones naturelles très riches biologiquement :
les ripisylves.
Ces ripisylves assurent des
fonctions écologiques très importantes notamment :
Protection contre l’érosion des sols
Épuration de l’eau
Zones d’habitation et de reproduction des espèces
Corridor migratoire des espèces
Ces milieux sont souvent fortement contraints par la pression exercée par l’
urbanisme ou l’
agriculture. Les travaux de protection de berge, souvent réalisés avec des
matériaux minéraux (enrochements, béton…) viennent encore
artificialiser un peu plus ces milieux et contribuent à leur
fragmentation.
...aux ouvrages de génie végétal
Cependant, outre les protections de berges minérales, d’autres techniques existent pour la protection des berges. Il s’agit des techniques de génie végétal utilisant des végétaux vivants, voire d’ouvrages mixtes, associant matériaux minéraux et vivants. Même si ces techniques se développent depuis une trentaine d’années, peu d’études ont été réalisées pour déterminer leur impact sur l’environnement des cours d’eau, notamment en termes de biodiversité.
Contenu de l'étude :
L’ambition des travaux est donc d’effectuer une
comparaison entre les différents types d’aménagement de berges et d’observer leur capacité à remplir les
fonctions naturelles des ripisylves. Cette étude s’applique aux
régions alpines, essentiellement à l’étage collinéen (entre 500 et 1000 m d’altitude). Pour cela, les chercheurs effectuent des
relevés de biodiversité sur des ouvrages de génie civil (enrochement), des ouvrages mixtes et des ouvrages de génie végétal. Pour ces derniers, les relevés sont faits sur les différents types d’aménagement : fascine, clayonnage, caisson végétalisé, ensemencement, etc.
Un échantillonnage de la biodiversité spécifique est réalisé :
La flore :
Relevés selon 3 zones : bas, milieux et hauts de berges.
La faune :
Endogée (souterraine) une attention particulière est portée aux acariens
Épigée (sur le sol) une attention particulière est portée aux coléoptères (scarabées,…)
Aérienne une attention particulière est également portée aux coléoptères (scarabées,…)
Macro-invertébrés benthiques (« insectes » aquatiques)
Au delà du
nombre d’espèces (diversité spécifique), on s’intéresse également à la
diversité fonctionnelle qui va nous renseigner sur le
fonctionnement de ces écosystèmes particuliers. Le principe est ici de travailler sur les particularités des espèces (pollinisateur ou prédateur par ex.) ainsi que sur leurs influences sur l’écosystème. L’objectif est de pouvoir comparer le fonctionnement écologique de ces différents milieux créés par l’homme.
L’
objectif finalisé de ces travaux est d’offrir aux gestionnaires et aux aménageurs un
outil décisionnel qui prenne en compte la
qualité écologique pour le choix d’un type d’aménagement de berge.