Principes d'aménagement des cours d'eau

Dans ce cadre, il est souvent complexe de définir une stratégie de gestion et d’intervention et de déterminer quelle zone d’érosion doit faire l’objet de mesures de protection et quelle zone doit pouvoir évoluer librement. 
 
Le SDAGE Rhône-Méditerranée impose le principe de non-aggravation des perturbations subies par les cours d’eau. Il est demandé aux gestionnaires de mener des opérations de restauration physique des cours d’eau en intégrant les dimensions socio-économiques par l’élaboration de stratégies d’intervention et la détermination des options à retenir sur la base d’analyses coût-bénéfice (SDAGE Rhône-Méditerranée). En France comme en Suisse, les actuelles politiques publiques de gestion des milieux aquatiques donnent la priorité à la restauration (ou revitalisation) des cours d’eau et à la création/préservation d’un espace de mobilité suffisant pour assurer un bon fonctionnement de l’hydrosystème fluvial.
 
Dans certains cas, il peut être moins coûteux de déplacer l’enjeu que de réaliser une protection de berge. Dans le cadre d’une démarche de gestion globale des milieux aquatiques et de la ressource en eau, il est ainsi fondamental de définir et de cartographier un espace de mobilité (chap. I.1.2.4 et I.2.1.5) au sein duquel :
toute nouvelle protection de berge, ainsi que toute nouvelle activité qui pourrait nécessiter à terme une protection, est proscrite ;
certaines protections contre l’érosion pourraient être remises en cause, ainsi que les enjeux qu’elles protègent, dans le cadre d’opérations de restauration hydromorphologique.
 
Il est aujourd’hui impossible d’envisager le déplacement ou la destruction de certains enjeux participant au développement et au fonctionnement économique de ces territoires (zones urbaines et infrastructures de transport), ni même des zones d’extraction de matériaux. Le SDAGE Rhône-Méditerranée prend en compte les enjeux existants en préconisant des mesures de protection contre l’érosion latérale lorsque celles-ci sont « motivées par la protection des populations et des ouvrages existants » (SDAGE Rhône-Méditerranée). Dans les autres cas de figure, la priorité est donnée à la non-intervention, voire à la restauration physique du cours d’eau.
 
Les politiques locales d’aménagement du territoire doivent aujourd’hui permettre et favoriser une bonne gestion des milieux aquatiques en rendant leur juste place aux cours d’eau par la préservation d’un espace de mobilité suffisant. Celui-ci doit être défini en composant avec la présence d’enjeux socio-économiques majeurs mais également en prenant la responsabilité du déplacement ou de l’abandon d’autres enjeux moins importants. Mais comment décider de la protection d’un enjeu ? Dans quels cas le déplacer ? Dans quels cas ne pas intervenir ?