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3.2.3. Les coûts de revient d’ouvrages en génie végétal et en génie civil
3.2.3.1. Objectifs et approche méthodologique
L’objectif est ici de fournir aux maîtres d’ouvrage et aux maîtres d’œuvre une première idée a priori des prix applicables pour la réalisation d’ouvrages de génie végétal et de faciliter leur choix quant aux techniques à utiliser (tab. 2). L’idée est de fournir une fourchette des coûts de revient des techniques suivantes :
• fascines de saules ;
• lits de plants et plançons ;
• couches de branches à rejets ;
• caissons végétalisés ;
• enrochement de pied de berge.
• fascines de saules ;
• lits de plants et plançons ;
• couches de branches à rejets ;
• caissons végétalisés ;
• enrochement de pied de berge.
Les quatre premières techniques sont complétées par la mise en œuvre de plantations, de boutures et d’un enherbement, comprenant le prix du géotextile. La présentation d’enrochements de pied de berge dans les techniques considérées ici se justifie par la nécessité d’utiliser cette technique dans une grande partie des ouvrages de protection de berge réalisés en rivière de montagne afin de stabiliser le pied de l’ouvrage face aux fortes contraintes tractrices qui lui sont imposées.
Le projet Géni’Alp s’est attaché à réaliser un retour d’expériences sur des cours d’eau de montagne de l’espace alpin afin de recenser les coûts de différentes techniques utilisables en rivière de montagne. Plusieurs références issues de la littérature scientifique européenne fournissent des éléments de chiffrage des différentes techniques. Ceux-ci semblent néanmoins insuffisamment précis pour être extrapolés en France et en Suisse. Ils ont ainsi été confrontés aux coûts des chantiers pilotes mis en œuvre dans le cadre du projet (chap. II.4). L’ensemble des données recueillies a été complété grâce au recueil de coûts pratiqués auprès des partenaires du projet (ARRA, SM3A, SYMASOL, ONF, hepia, Irstea).
On constate également que la bibliographie donne des éléments de chiffrage relativement précis pour la mise en place d’ouvrages de génie végétal ou de génie civil en plaine. Néanmoins, les prix pratiqués localement varient très largement selon le contexte économique, la situation du site, la disponibilité des matériaux sur place, etc. Les comparaisons sont donc difficiles. Concernant l’application de ces techniques en zone de montagne, les éléments de chiffrage sont par contre très rares en raison du très faible nombre de retours d’expériences disponibles et des caractéristiques spécifiques de ces territoires. La variabilité des prix y est encore plus importante du fait de la grande diversité de contraintes influant sur les conditions de mise en œuvre (période et durée d’intervention, accès au chantier, espèces utilisées, etc.). Il est ainsi très complexe de déterminer les prix moyens des techniques de génie végétal en rivière de montagne.
L’analyse et la comparaison des coûts sont d’autant plus difficiles qu’il existe différentes modalités de réalisation pour une même technique. La densité des plants, par exemple, peut différer pour un même type d’ouvrage selon les concepteurs et le contexte. Les coûts unitaires propres à chaque technique ne sont pas non plus fournis avec les mêmes unités (unité, ml, m2 ou m3), ce qui complexifie encore la comparaison.
L’analyse présentée ici consiste à déterminer les prix de plusieurs techniques prises de manière individuelle et non de leurs combinaisons qui, selon l’ouvrage et le contexte, différeront par leurs modalités de mise en œuvre, les matériaux utilisés ou les linéaires réalisés.
3.2.3.2. Coûts observés
Les coûts présentés comprennent les fournitures (boutures, plants, bois, géotextile, etc.) et la mise en place de l’ouvrage. Les coûts d’installation du chantier, de préparation du terrain (retalutage, déblai/remblai, etc.) et d’entretien sont exclus du fait de leur caractère très variable selon les chantiers et les territoires.
Ces éléments de chiffrage sont donnés à titre indicatif et reflètent la forte variabilité des prix de chaque technique.
Ils doivent être pris avec précaution, d’une part en raison d’unités de mesures différentes (mètre linéaire, m2, m3, unité) et, d’autre part, la comparaison isolée du coût des techniques ne correspond pas à la réalité du terrain. Ces techniques ne sont en effet que très rarement utilisées seules sur un ouvrage.
En effet, la protection d’une berge impose généralement de combiner différentes techniques, notamment entre le pied de berge et la partie supérieure de celle-ci. Des combinaisons possibles sont ainsi fournies dans le tableau suivant (tab. 1).
Ils doivent être pris avec précaution, d’une part en raison d’unités de mesures différentes (mètre linéaire, m2, m3, unité) et, d’autre part, la comparaison isolée du coût des techniques ne correspond pas à la réalité du terrain. Ces techniques ne sont en effet que très rarement utilisées seules sur un ouvrage.
En effet, la protection d’une berge impose généralement de combiner différentes techniques, notamment entre le pied de berge et la partie supérieure de celle-ci. Des combinaisons possibles sont ainsi fournies dans le tableau suivant (tab. 1).
Les fourchettes des coûts observés en France et en Suisse pour chaque technique sont présentées dans le tableau ci-après (tab. 2). L’amplitude de variation des tarifs est déterminée par les valeurs minimales et maximales recueillies.
Les techniques purement végétales semblent moins coûteuses que les techniques mixtes. On observe également des coûts particulièrement élevés en Suisse (tab. 2). La variation des prix mise en évidence pour une même technique est relativement importante. Elle dépend notamment :
• de la provenance des matériaux (achetés ou prélevés sur site) ;
• du type de structure qui réalise les travaux (entreprise, association d’insertion, régie) et de son expérience ;
• de la densité des plantations, boutures et enherbements ;
• de l’accessibilité du site ;
• de la qualité des matériaux utilisés ;
• du cours des marchés.
• de la provenance des matériaux (achetés ou prélevés sur site) ;
• du type de structure qui réalise les travaux (entreprise, association d’insertion, régie) et de son expérience ;
• de la densité des plantations, boutures et enherbements ;
• de l’accessibilité du site ;
• de la qualité des matériaux utilisés ;
• du cours des marchés.
Rappelons également, à titre indicatif, que les ouvrages doivent faire l’objet d’un entretien régulier espacé dans le temps, selon les buts de la protection et des impacts de la végétation sur les flux ou sur les biens. Il s’agit d’assurer la pérennité de l’ouvrage et de limiter les éventuels troubles provoqués par son vieillissement (encombrement du lit, embâcles, perturbation des flux, etc.). On estime que ces coûts d’entretien sont compris entre 10 et 15 % du montant total de l’ouvrage. Ce dernier doit faire l’objet d’une surveillance accrue au cours des premières années afin de vérifier la bonne tenue de l’aménagement, la bonne reprise végétative des plants et boutures, et réparer d’éventuels dégâts causés par une crue précoce ou par la sécheresse.