Recueil d'expériences techniques

1. Introduction Partie 2

1.1.  Objectifs généraux de cette deuxième partie
 
Cette partie vise à recenser et à mettre à disposition les expériences techniques des gestionnaires et les connaissances théoriques et pratiques disponibles sur les techniques végétales de protection de berges et les ouvrages bois en rivière de montagne. C’est-à-dire sur des cours d’eau présentant une forte pente (profil en long supérieur à 1 %), des pentes de berges souvent abruptes, un transport solide important et/ou situés en altitude (étages montagnard et subalpin). Cependant, comme les ouvrages existants sont peu nombreux en rivière de montagne, quelques exemples sont issus de zones non spécifiquement montagnardes, mais illustrent des techniques utilisables sur certains cours d’eau de montagne.
 
Toutefois, il ne s’agit en aucun cas de fournir des outils clé en main pour réaliser des aménagements. En effet, la conception de ces ouvrages nécessite des compétences pluridisciplinaires et leur réalisation demande une analyse fine des paramètres environnementaux, relevant de différents domaines techniques et scientifiques. Elle requiert également des observations de terrain préalables et beaucoup de recul dans leur analyse. L’expérience apparaît comme particulièrement utile et importante, notamment dans le domaine du génie végétal. 
Par contre, cette partie devrait fournir quelques éléments qui permettront d’affiner et d’élargir la réflexion lors de la conception des ouvrages.
 
 
 
1.2.  Présentation du plan de la deuxième partie
 
1.2.1.  Histoire et spécificités du génie végétal en rivière de montagne
 
Ce premier chapitre vise à repositionner le génie végétal dans son contexte historique. Il s’agit de techniques anciennes qui ont fait l’objet de nombreux développements au cours des siècles qui nous ont précédés.
Ce chapitre comprend également des éléments relatifs à la spécificité de l’utilisation de techniques végétales en rivière de montagne. La végétation, les conditions hydrologiques et climatiques sont en effet différentes en montagne par rapport à ce que l’on rencontre en plaine. Ces conditions particulières demandent à être analysées finement lors de la conception et de la réalisation d’un ouvrage.
 
 
1.2.2.  Approche mécanique
 
Ce deuxième chapitre synthétise les connaissances actuelles sur les limites mécaniques des ouvrages de génie végétal. Il s’agit de mieux comprendre comment les différentes techniques peuvent résister aux contraintes d’arrachement exercées par les cours d‘eau. Il nous est apparu nécessaire de travailler cet aspect car c’est une limite importante des techniques de génie végétal. De plus, c’est souvent sur ce point que leurs détracteurs s’appuient pour dire que le génie végétal ne peut pas être mis en place. Ainsi, une meilleure diffusion de la connaissance des limites mécaniques de ces ouvrages pourrait vraisemblablement contribuer à briser quelques préjugés les concernant.
Les connaissances sur la résistance mécanique des ouvrages de génie végétal en berges de cours d’eau sont principalement issues de travaux menés par les chercheurs autrichiens de l’Institut für Ingenieurbiologie und Landschaftsbau de Vienne.
 
 
1.2.3.  Principes, techniques et exemples de réalisations
 
Ce chapitre est consacré aux retours d’expériences et au recueil de techniques utilisées en rivière de montagne, incluant le génie végétal ainsi que les enrochements végétalisés. Elle décrit un certain nombre d’ouvrages utilisant des végétaux sur des rivières à forte pente et en altitude. Dans la mesure du possible, des éléments de contexte décrivant la situation initiale, des coupes types et des indications sur la végétation utilisée sont fournis. 
Les chantiers pilotes réalisés en France et en Suisse, dans le cadre du projet Géni’Alp, sont notamment décrits. Dans ce chapitre, un ouvrage italien de plus de vingt ans et réalisé en cours d’eau de montagne est également présenté. On peut, en effet, trouver dans les Alpes italiennes des ouvrages anciens réalisés avec des techniques de génie végétal.
Une partie spécifique est dédiée aux ouvrages transversaux en bois, construits dans le lit afin de stabiliser le profil en long, et donc indirectement les berges des cours d’eaux et torrents.
 
 
1.2.4.  Apports en termes de biodiversité du génie végétal
 
Ce dernier chapitre concerne la biodiversité qui s’épanouit sur les berges de cours d’eau. Il s’agit dans un premier temps de caractériser et de quantifier les biodiversités animales et végétales présentes sur les ouvrages de génie végétal et de génie civil. Le choix de la technique va en effet influer sur le type et le nombre d’espèces animales et végétales qui vont pouvoir s’installer sur une berge aménagée. Le développement des espèces exotiques envahissantes va aussi différer en fonction des choix initiaux d’aménagement.
L’objectif de cette partie est de fournir des éléments de compréhension à destination des gestionnaires de cours d’eau, pour appréhender dès la phase de projet, l’impact que pourront avoir leurs aménagements sur la biodiversité des berges de cours d’eau.