Recueil d'expériences techniques

6.2.1.1.  Présentation des sites d’étude
 
Fig. 1 - Fascine de saules à Villard-Bonnot sur le Vorz (Isère - France).L’échantillonnage réalisé lors de cette étude a permis d’identifier 317 espèces végétales sur 32 berges aménagées et 8 berges naturelles. La campagne de terrain fut réalisée en 2011. L’aire de répartition géographique de l’étude comprend la région Rhône-Alpes et la Suisse occidentale. Différentes techniques d’aménagement de berge ont été sélectionnées :
berges purement minérales : ouvrages en enrochement (8 ouvrages) ;
berges végétalisées avec enrochement de pied de berge : ouvrages mixtes associant techniques minérales et végétales (8 ouvrages) ;
berges aménagées avec caissons végétalisés à doubles parois : ouvrage mixtes (8 ouvrages) ;
berges entièrement végétalisées : ouvrages constitués de fascines de saule en pied de berge avec bouturage (8 ouvrages – fig. 1) ;
berges sub-naturelles : non aménagées (saulaies basses – 8 berges).
 
L’objectif était de travailler sur des ouvrages situés en montagne et en altitude. Toutefois, en raison du faible nombre de réalisations d’ouvrages de génie végétal en altitude, les travaux ont porté sur des ouvrages situés à l’étage collinéen. L’altitude est un paramètre influant sur la composition des communautés végétales et animales. Aussi, de façon à pouvoir comparer les aménagements, les ouvrages ont été sélectionnés avec des altitudes proches, comprises entre 250 et 500 m ; altitude à laquelle se situe la majorité des travaux de chenalisation et donc d’aménagements contre l’érosion.
 
L’âge des ouvrages apparaît également comme un critère important et structurant de la biodiversité. Les ouvrages récents présentent seulement les espèces végétales semées ou plantées, contrairement aux ouvrages plus anciens où d’autres espèces sont venues coloniser le milieu. Les sites sélectionnés concernent des ouvrages dont l’achèvement des travaux a eu lieu entre 2003 et 2008.
La longueur minimale des aménagements a été fixée à 25 mètres linéaires afin de pouvoir effectuer des relevés de biodiversité sur des longueurs suffisantes et comparables. 
 
 
6.2.1.2.  Relevés floristiques
 
Fig. 2 - Coupe schématique d’une berge aménagée en fascines de saules, lits de plants et plançons et bouturage. Représentation des trois transects de prélèvement : (1) : transect inférieur ; (2) : transect médian ; (3) : transect supérieur (Cavaillé et al. 2010).Chaque site a fait l’objet de relevés floristiques. La méthode d’analyse de la végétation est celle des points de contact. Cette méthode permet de prendre en compte la structuration verticale de la végétation (strates herbacée, arbustive et arborée). Les mesures ont été réalisées grâce à une tige de 2 m de long et 1 cm de diamètre. Elles ont été effectuées tous les 75 cm le long de trois transects de 22,5 m de long, tracés parallèlement à la rive et répartis de manière équidistante sur la largeur de l’aménagement (fig. 2). Cela représente quatre-vingt-dix mesures de végétation par site.
 
Le positionnement de ces trois transects (en bas, au milieu et en haut de berge) permet de prendre en compte la variabilité du cortège floristique sur toute la hauteur de la berge. En effet, la végétation des berges de cours d’eau est stratifiée, notamment en fonction de l’hygrométrie du sol et de la durée d’immersion plus importante en pied de berge qu’en haut de berge.