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4.1.2.2. Description technique de l’ouvrage
Fascine de saules à double rangée de pieux
Malgré une granulométrie grossière du fond du lit, typique des cours d’eau de montagne, le pied de la berge gauche est constitué de matériaux argileux, qui ont tendance à fluer. Cette texture de sol permet le battage mécanique de pieux, donc, a priori, l’installation d’une protection de berge en génie végétal pur. Le choix s’est porté sur une fascine de saules à double rangée de pieux qui doit fixer le pied de berge et le protéger à la fois de l’érosion, mais également des coulées de matériaux argileux provenant de la berge. L’implantation de cette fascine se fait légèrement en retrait du pied de berge initial, dont la limite était influencée par les coulées, ce qui permet un léger élargissement du lit mineur par rapport à la situation initiale avant travaux. Compte tenu que sur cette section de cours d’eau, le profil en long présente une pente de près de 8 %, la fascine doit être particulièrement résistante. Une double rangée de pieux de robiniers d’une longueur de 2 m et battus mécaniquement est installée en pied de berge (fig. 16). Le noyau central, constitué des branches de saules capables de rejeter et de matériaux terreux, est particulièrement large (40-50 cm) et posé sur un lit de ramilles anti-affouillement, posées perpendiculairement au courant. Derrière la fascine, des branches de saules en densité élevée (25 pièces/m) sont dressées et appuyées sur cette dernière. Elles contribuent à renforcer la transition entre l’ouvrage de protection de pied de berge et la zone de lits de plants et plançons. Les zones de transition entre deux techniques représentent en effet toujours des points de faiblesse, qu’il faut particulièrement soigner.
Lits de plants et plançons
Au-dessus de la fascine, la berge est stabilisée avec 3 niveaux de lits de plants et plançons, renforcés avec un treillis de coco d’une densité de 740 g/m2 (fig. 17). Cette technique très souple et d’une charge très limitée convient particulièrement pour des terrains instables qui seront vraisemblablement encore soumis à quelques mouvements et déformations. La grande densité de végétaux mise en œuvre avec cette technique, et les développements racinaires denses qui se développent rapidement en profondeur compte tenu de l’enfouissement partiel des branches de saules et des plants forestiers, doivent permettre un effet de drainage important, par phénomène d’évapotranspiration. Enfin, ces structures de végétation dense, placées perpendiculairement à la pente, forment des barrages contre les phénomènes de ruissellement et de ravinement.
Enrochement de pied de berge
Afin de se raccorder à l’enrochement existant qui précède le pont, et pour mieux s’adapter à l’encaissement progressif du cours d’eau vers l’aval, la fascine s’arrête après 20 m pour laisser la place à un enrochement de pied de berge dans un premier temps, puis d’un enrochement plus imposant, pour retrouver le niveau de l’ouvrage existant. Les enrochements sont également accompagnés en berges par 4 niveaux de lits de plants et plançons.
Caissons en rondins, végétalisés
En rive droite, la présence d’un chemin en sommet de berge ainsi qu’une pente sévère du talus nécessitent un aménagement qui fasse office d’ouvrage de soutènement. Raison pour laquelle le choix s’est porté sur des caissons en rondins, dont la structure bois (rondins de mélèze) produit immédiatement cet effet de soutènement (fig. 18). Pour être protégé de tout phénomène d’affouillement, le caisson est ancré à une profondeur de 1 m sous le niveau du fond du lit. Sur ce premier mètre, le caisson est uniquement rempli avec des matériaux graveleux relativement grossiers. Au-dessus, il l’est cette fois avec des matériaux gravelo-terreux permettant la végétalisation des structures bois. À noter que pour éviter tout risque d’évidement du caisson en cas de crue, ces matériaux de remplissage sont contenus dans un géotextile. À l’arrière du caisson, une chemise drainante constituée de matériaux graveleux a été mise en place.
Seuil en rondins
Compte tenu de la pente du profil en long et du fait que sur un certain linéaire les berges gauche et droite sont stabilisées, produisant ainsi un effet de chenalisation, cette stabilisation des berges crée ainsi un risque d’incision du lit. Pour écarter ce risque, un seuil de fond est mis en place à l’aval immédiat du tronçon aménagé par un caisson en rive droite et une fascine en rive gauche (fig. 18 et 21). Ce seuil permet de fixer le niveau du fond du lit. Sur un cours d’eau de largeur modeste, le choix d’un seuil en rondins est possible. Le fort ancrage latéral améliore la stabilité de l’ouvrage. Là aussi, le bois utilisé est du mélèze.