Recueil d'expériences techniques

6.4.1.  Méthodologie
 
6.4.1.1.  Présentation des sites d’étude 
 
La campagne d’hydrobiologie s’est déroulée au cours du mois d’octobre 2011 et a concerné 40 berges aménagées. Chacune d’entre elles a fait l’objet de prélèvements de macro-invertébrés benthiques. Comme pour la végétation, ces 40 échantillons sont répartis sur 5 types de berges : les enrochements, les enrochements de pied de berge, les caissons et les fascines. Les berges naturelles constituent le cinquième type de berge étudié et sert de référence. Les stations concernées sont également localisées en zone piémontaise de l’Arc alpin plus précisément en région Rhône-Alpes et en Suisse occidentale.
 
 
6.4.1.2.  Relevés des macro-invertébrés benthiques
 
Le protocole d’échantillonnage s’attache à décrire les différents habitats présents et les prélèvements sont réalisés uniquement dans la partie supérieure immergée de la berge. Les prélèvements ont été réalisés avec un surber de 1/20 de m² et de vide de maille de 500 µm. 
 
 
6.4.2.  Résultats et discussions 
 
Fig. 10 - Nombre moyen de taxons relativement au type de berge échantillonnée.Les résultats présents dans la figure 10 traduisent des différences en termes de nombres de taxons sur les différents types d’aménagements.
 
En premier lieu, on note que les aménagements avec les diversités taxonomiques les plus faibles sont les enrochements et enrochements de pied de berge. Ce résultat peut s’expliquer par l’utilisation de structures purement minérales à l’interface entre le milieu aérien et aquatique. En effet, les blocs utilisés, de par leurs dimensions et leur nature minérale, n’offrent que peu de caches, aspérités ou éléments nutritifs indispensables à l’implantation des populations de macro-invertébrés benthiques. On constate ici des différences significatives entre les enrochements (36,1 taxons en moyenne) et les aménagements en technique de génie végétal (47,9 pour les fascines et 49,7 pour les caissons). Ceci tend à confirmer que les matériaux utilisés pour l’aménagement des berges influencent de manière significative la qualité des habitats rivulaires et par conséquent les populations de macro-invertébrés. Ici, ce sont les végétaux utilisés (saules, bois mort, etc.) et leur développement racinaire qui influencent de manière positive le nombre moyen de taxons. Le nombre de taxons est le plus élevé sur les berges naturelles avec 57,2 taxons en moyenne. Ce résultat, bien que faiblement significatif, témoigne de l’impact des travaux d’aménagement sur les communautés benthiques. Les perturbations anthropiques fortes sont, d’une manière générale, dommageables pour les communautés benthiques en zone rivulaire.