Guide des espèces
Fig. 4 - Saulaie à saule à trois étamines (Salicetum triandrae) sur sols limono-sableux.La saulaie à saule à trois étamines est une formation arbustive dominée par le saule à trois étamines (S. triandra), qui forme parfois des peuplements denses difficilement pénétrables. Elle se développe dans le lit majeur des parties moyenne et inférieure des cours d’eau, sur des dépôts limono-sableux humides (fig. 4), à l’aval des bancs, le long des bras secondaires à écoulement lent ou dans des deltas à une hauteur moyenne de 1 à 1,5 m au-dessus du niveau moyen des eaux.
 
 
 
 
 
Fig. 5 - Zonation transversale de la végétation selon les différentes lignes d’eau et la granulométrie - Exemple de l’Arve à Contamine-sur-Arve (France - Haute-Savoie). Source : Prunier et al. (2010), modifié.D’un point de vue altitudinal, cette formation est surtout présente aux étages planitiaire et collinéen, le long des grandes rivières alpines comme le Rhône, l’Arve ou l’Isère. Elle est parfois présente à l’étage montagnard comme le long de l’Arc où elle atteint 1 300 m. À basse altitude, elle peut s’enrichir en saule des vanniers (S. viminalis) et en saule blanc (S. alba). Elle y forme le manteau de la saulaie blanche (Salicetum albae), qu’elle précède dans la succession, et est régulièrement en mosaïque avec les communautés à hautes herbes à calamagrostide faux roseau (Calamagrostietum pseudophragmitis) qui la précède dans cette même succession (fig. 5).
 
La sensibilité hydrique du saule à trois étamines exclut cette formation des terrasses les plus élevées, la hauteur maximale atteinte se situant à deux mètres au-dessus du niveau moyen des eaux. Elle encourage une utilisation de cette espèce dans des contextes de pied de berge sur matériaux fins. Elle incite également à éviter l’utilisation du saule blanc et du saule des vanniers au-dessus de 800 m, à des altitudes ne correspondant pas à leur optimum écologique.
 
La calamagrostide faux roseau (Calamagrostis pseudophragmites), structurante des communautés herbacées pionnières, n’est pas utilisée en génie végétal, faute de disponibilité dans le commerce. Elle présente pourtant des potentialités importantes dans ce domaine (chap. III.5.3).