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6.7. Deux trèfles pionniers

De par leur capacité à fixer l’azote atmosphérique, leur rôle structurant dans les écosystèmes et leur valeur fourragère, plusieurs espèces de légumineuses sont déjà couramment utilisées en agronomie et en aménagement. Deux trèfles pionniers fréquents sont encore apparemment peu utilisés en génie végétal. Ils présentent un intérêt pour des réalisations aux étages subalpin, voire alpin : le trèfle pâle (Trifolium pallescens) et le trèfle de Thal (Trifolium thalii). Occasionnellement entraînés par les eaux, ils s’observent parfois à plus basse altitude.
 
Morphologiquement, ces trèfles à fleurs blanches à rosées se reconnaissent par leur taille modeste (moins de 20 cm) et leur port couché à ascendant (fig. 17). Le trèfle de Thal se différencie du trèfle pâle par ses fleurs non réfractées après la floraison et ses stipules uninervées.
 
Fig. 17 - Deux trèfles pionniers particulièrement adaptés pour le génie végétal en montagne : (a) trèfle pâle (Trifolium pallescens) ; (b) trèfle de Thal (Trifolium thalii).Le trèfle pâle présente un optimum de développement sur les moraines et alluvions (Epilobion fleischeri). Il s’agit d’une espèce typiquement rudérale. Le trèfle de Thal est une espèce des pelouses longuement enneigées, sur sol calcaire ou au moins calcique, au tapis végétal bien constitué (Caricion ferrugineae). Il tolère néanmoins relativement bien les perturbations et le piétinement. Ces deux espèces héliophiles se développent préférentiellement sur des matériaux fins bien pourvus en eau, mais non inondés.
 
Au vu de leur comportement rudéral ou semi-rudéral, de leur enracinement pivotant et de la densité des populations qu’elles peuvent former, ces espèces offrent une bonne résistance à la traction et assurent une protection rapide des couches superficielles du sol. Elles sont complémentaires aux graminées ayant un système racinaire fasciculé tels le pâturin des Alpes (Poa alpina), la fléole des Alpes (Phleum alpinum) ou encore la fétuque noirâtre (Festuca nigrescens). Leur tolérance au froid et à la pauvreté du sol est un atout supplémentaire pour une utilisation en rivière de montagne, notamment sur des berges récemment constituées et pourvues de matériaux fins. Leur implantation est à réaliser par ensemencement.