Guide des espèces
En l’absence de feuilles et de fleurs, les caractères les plus essentiels à la détermination des saules sont le port de la plante, la flexibilité, la couleur et la pilosité des rameaux, la forme, la couleur et la taille des bourgeons. Dans certains cas particuliers, la disposition des bourgeons, la présence de stries sous l’écorce ou la forme de la section des rameaux sont également nécessaires à l’identification.
 
En période hivernale, les saules se distinguent des autres espèces ligneuses par leur bourgeon en capuchon composé d’une seule écaille (fig. 1).
 
Les différents caractères sont à observer de manière préférentielle sur les faces exposées au soleil dans la partie terminale (5-10 cm) des rameaux « dominants ». Les organes présentent en effet une tendance au verdissement lorsqu’ils se développent en situation ombragée, une taille réduite ou sont avortés lorsqu’ils se développent sur des rameaux « dominés ». 
 
La démarche d’identification est à conduire de manière privilégiée sur des individus non taillés ou « perturbés ». Elle est délicate à mener sur des rejets de souche qui présentent des rameaux et des bourgeons aux tailles et aux proportions atypiques, ou sur des rameaux régulièrement abroutis ou submergés par les crues.
 
Fig. 1 - Deux hybrides régulièrement rencontrés en milieu naturel : (a) S. aurita x S. cinerea (S. x multinervis) ; (b) S. caprea x S. elaeagnos (S. x seringeana).Dans de nombreux cas, la détermination d’un individu ne peut être achevée sur le terrain. Étant donné la plasticité morphologique de certaines espèces (notamment de S. caprea, S. daphnoides ou S. myrsinifolia) et l’aspect parfois atypique lié à des coupes récentes ou à des perturbations diverses, certaines précautions de récolte doivent être respectées avant d’utiliser la clé ex situ sur les échantillons fraîchement collectés :
prélever, dans la mesure du possible, plusieurs échantillons sur différents individus sains et correctement développés, en évitant les rameaux récemment taillés ou broutés, les rejets de souche, les rameaux dominés ;
prélever des échantillons comprenant du bois de l’année et de deux ans ;
noter sur le terrain la hauteur approximative et le port de l’individu.
 
Enfin, compte tenu des phénomènes d’hybridations et d’introgressions existant au sein du genre, certains individus peuvent présenter des caractères intermédiaires. Pour des raisons évidentes de simplification, ces types morphologiques ne sont pas identifiables par cette clé. Parmi les croisements les plus réguliers au sein de la dition, on peut citer à titre indicatif : S. aurita x S. cinerea (S. x multinervis), S. daphnoides x S. purpurea (S. x calliantha), S. caprea x S. elaeagnos (S. x seringeana – fig. 1).